David Benyamine (MR B 2 U SON)

C’est un pionnier et un monument du poker français. En trente ans de carrière, David Benyamine a presque tout connu dans le poker. Son personnage, sa longévité, ses swings affolants et sa science des variantes ont fait du plus Américain des Français l’une des légendes du jeu.

Né à Paris le 5 juillet 1972, David Benyamine découvre le poker à l’âge de douze ans. Il est initié par des membres de sa famille et développe vite un goût prononcé et des aptitudes rares. Compétiteur dans l’âme, David est également doué en tennis, au point d’envisager une carrière professionnelle. Malheureusement, une blessure au dos compromettra ses plans. Excellent joueur de snooker ainsi que de rami, c’est finalement sur un autre tapis vert, celui des tables de poker, que David Benyamine débute sa carrière de joueur.

Le reg de l’ACF

A 26 ans, il franchit pour la première fois les portes de l’ACF, un établissement qui deviendra sa nouvelle maison. Il s’assoit aux tables de cash games et prend du niveau en même temps qu’il augmente de limites, pour s’installer rapidement aux plus hautes tables de l’Aviation. C’est dans cette enceinte qu’il connaîtra également ses premiers succès en tournoi, avec notamment une première victoire lors des Euro Finals of Poker 2000, une seconde lors du tournoi d’Automne quelques mois plus tard, puis lors des Euro Finals 2001, où il remporte alors son plus gros gain pour 465 000 francs (66 000 $). Les tables parisiennes deviendront vite trop petites pour cet ogre du jeu, dont l’appétit pour les jetons et les grosses parties n’est jamais rassasié. C’est de l’autre côte de l’atlantique que David Benyamine va se faire un nom.

Un Français dans la Bobby’s room

Au moment de décoller pour la première fois pour le Nevada, Benyamine connaît ses premiers downswing. La légende dit que c’est avec 4 000 $ en poche que le Français débarque à Sin City. Un capital qu’il va largement fructifier au fur et à mesure des parties de cash games, au point de s’asseoir aux tables les plus chères du Bellagio, notamment la mythique Bobby’s Room. Il enchainera les succès et les déboires notamment en raison d’une gestion de bankroll approximative.

Joueur de Cash Game et spécialiste de Pot Limit Omaha, c’est pourtant en tournoi de Texas Limit Hold’em que David rechargera sa bankroll. De retour à Paris en 2003, il remporte dans son terrain de jeu de l’Aviation Club de France le Grand Prix Paris WPT, face à Jan Boubli pour un gain de 357 200 €. L’année suivante, il réalise un nouvelle belle performance lors du WPT LA Classic de Los Angeles, où David prend la 6e place, pour 132 000 $.

Après s’être refait un capital, Benyamine reprend son siège aux plus hautes tables de cash games de Las Vegas, là où il trouve de l’excitation, mais aussi de la Value. Il s’affirme comme un des grinders les plus redoutables, au point d’être appelé par Phil Ivey, au moment où le prodige américain monte la Corporation, ce fameux groupe de joueurs qui vaincra le milliardaire Andy Beal, à l’occasion de parties de très hautes limites. En 2005, il obtient un visa pour s’installer durablement dans le Nevada.

Gambler High Stakes dans l’âme

David Benyamine est un gambler assumé. Il est capable de monter des millions en une année et de perdre des sommes démentielles dans la foulée, en Live, comme online. Il apparaît régulièrement sur les tables high stakes de Full Tilt Poker, sur lesquelles il affronte les meilleurs joueurs mondiaux, sous le pseudonyme Magicpitch. Peu bavard dans les médias, il se montre à de nombreuses reprises lors des émissions High Stakes Poker et Poker After Dark. Il participe à de nombreuses saisons et se forge une notoriété de joueur respecté, tant par son image sympathique que son talent cartes en mains.

Parfois raillé pour son palmarès de tournois un peu léger, David Benyamine rectifie le tir à l’occasion des WSOP 2008. Une 3e place sur le 5 000 $ Pot Limit Omaha, et surtout un bracelet sur le 10 000 $ Omaha Hi-Lo, pour 535 000 $ de gains. David Benyamine devient alors le 4e joueur français à remporter un bracelet, dix ans après Patrick Bruel.

Un titre qui confirme le talent de David Benyamine pour les variantes. Une particularité qui assurera sa longévité aux tables. Depuis 2005, le Français n’a pas manqué une édition des WSOP et continue de réaliser de bons résultats, à l’image de sa récente 3e place lors du 25 000$ H.O.R.S.E ou de sa table finale en PLO High Roller lors de l’édition 2021.